La faim dans le monde constitue une problématique complexe. Elle implique la prise en considération de nombreux facteurs, non seulement les effectifs de population, les courbes de production agricole mais également les régimes alimentaires, le détournement des récoltes à d’autres fins (agrocarburants) et le fléau de la spéculation. De remarquables progrès ont été enregistrés au XXe siècle sous l’effet des « révolutions vertes » mais aujourd’hui le processus semble grippé. Paradoxalement, les paysans – surtout ceux du « Sud » – demeurent les premiers à souffrir de la faim. Les États pauvres ne peuvent faire face à l’offensive des sociétés transnationales de l’agro-alimentaire et la doxa libérale de libre concurrence exerce ses ravages (cultures d’exportation vs cultures vivrières). Un « Sud » qui, par ailleurs, est largement victime de l’accaparement de terres (« land grabbing ») pratiqué par les États tiers. Avec une hausse continue de la population, le défi alimentaire reste donc entier. La raréfaction des ressources en eau (dérèglement climatique) et le renchérissement de l’énergie imposent des limites aux rendements. Les agronomes sont ainsi sollicités pour dégager de nouvelles marges de manœuvre (modernisation des agricultures les plus archaïques) parfois sur la base de savoir-faire anciens remis au goût du jour (agroforesterie). Malgré ces efforts, l’objectif d’éradication de la faim dans le monde à l’horizon 2030 semble hors de portée.
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