Les enjeux liés à la situation sanitaire des populations ont derrière eux une très longue histoire, ponctuée de crises et d’avancées. L’espace, le temps et les sociétés humaines constituent les trois dimensions des phénomènes épidémiologiques et, avec la prise en compte des vecteurs des maladies, l’étude des mécanismes de diffusion fait du géographe un interlocuteur important du débat. Historiquement, les grandes épidémies soulignent notre constante vulnérabilité alors que, sur un seul terrain stratégique, la santé peut s’analyser comme une arme ou un bouclier. Depuis l’après-Guerre, l’amélioration globale de la situation sanitaire à travers le monde ne saurait masquer de très profondes inégalités sociales et territoriales. Pendant l’hiver 2019-2020, la diffusion du coronavirus sur l’ensemble de la planète a confirmé l’existence d’un risque qui avait été préalablement diagnostiqué. Avec la destruction des écosystèmes, les animaux sauvages viennent désormais au contact des humains et la fluidité des échanges, le transport aé-rien abolissent les distances également sur le plan sanitaire. La mondialisation éco-nomique doit-elle être repensée à la faveur de cette crise ? Au-delà des indicateurs, des dangers des variants, ne faut-il pas s’interroger sur les changements de plus long terme et, comme le pense E. Morin, « apprendre à naviguer sur un océan d’incertitudes » ?
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