L’espace extra-atmosphérique, situé par convention au-delà d’une altitude de 100 kilomètres (ligne de Kármán), est le théâtre de rivalités ininterrompues et renouvelées depuis 75 ans. Dans l’immédiat après-guerre, le rapprochement des technologies balistique et nucléaire devient le cheval de bataille des états-majors des deux superpuissances, les préoccupations d’ordre militaire l’emportant nettement sur l’idée de conquête spatiale. Pour des motifs de propagande, cette dernière va néanmoins s’imposer en parallèle : l’URSS fait alors la course en tête (Spoutnik, Y. Gagarine...) mais les moyens déployés au profit de la NASA permettent aux Américains les premiers de fouler le sol lunaire en 1969. En 1983 l’Initiative de Défense Stratégique de R. Reagan précède de quelques années l’effondrement du bloc soviétique. Depuis, entre coopérations et progrès technologiques, l’espace a vu le nombre de satellites multiplié dans d’immenses proportions. Les renseignements adressés au sol deviennent de plus en plus précis avec une résolution très fine d’images dont l’usage concerne un nombre croissant de secteurs économiques (Défense, agriculture, circulation des véhicules…). Au-delà des États qui se bousculent au portillon, la conquête spatiale mobilise aussi, dorénavant, de puissants acteurs privés (SpaceX, Blue Origin, Galactic). L’internet satellitaire (Starlink) se met en place et le tourisme spatial est en passe de devenir une réalité. Avec de tels enjeux, l’espace restera assurément un centre d’intérêt majeur pour les grandes puissances dans les décennies à venir. Les informations retransmises par les satellites sont indispensables pour la surveillance de l’adversaire comme pour toute opération au sol de la part des différents corps d’armée. On prévoit également à court terme de retourner sur la Lune : celle-ci recèle de précieuses ressources (terres rares, hélium 3) et pourrait servir de laboratoire à une installation plus pérenne, voire de tremplin au voyage vers Mars...