Les phénomènes liés au sport ont récemment intégré la nébuleuse des sujets étudiés en géopolitique. Les tables rondes sur ce thème sont de plus en plus nombreuses et l’institution éducative elle-même s’est emparée de la question. Il est vrai qu’entre mondialisation et médiatisation le sport bénéficie aujourd’hui d’une formidable caisse de résonance qui inclut et dépasse des réalités économiques déjà considérables. Perçu comme l’étendard du « soft power », l’exploit sportif est aussi, très souvent, l’aboutissement de lourds investissements : la logique capitaliste s’est de longue date imposée sur les terrains de sport. Les Jeux Olympiques résument à eux seuls tous les enjeux autour du sport : vitrine de la réussite des grandes puissances, ils furent, dès avant la Guerre froide, un théâtre majeur d’affrontement dans la course aux médailles. Entre boycotts (Moscou 1980, Los Angeles 1984) et critiques acerbes du pays organisateur (Pékin 2008), la politique n’est jamais très loin de l’événement sportif le plus célèbre de la planète. La Coupe du Monde et ses formidables audiences consacre quant à elle le football en tant que « sport roi » dans la plus grande partie du monde. La popularité croissante de l’événement ne s’est jamais démentie depuis 1930 et l’ « Empire du Milieu » ob-serve dorénavant avec gourmandise les perspectives autour du ballon rond. L’attribution de la Coupe du Monde et son organisation, qui ne sont pas toujours compatibles avec l’idéal sportif, suscitent en revanche de vives controverses qui ont culminé lors de l’édition 2022 au Qatar.
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