Réfléchir aux origines de l'homme, c'est d'abord ouvrir le débat des grandes questions existentielles : qui sommes-nous ? d'où venons-nous ? Sempiternelles interrogations qui débouchent, plus subtilement, sur d'autres questionnements : est-il possible de concilier la connaissance et la foi, peut-on dépasser les dichotomies parfois érigées en clivages absolus, homme/animal, nature et culture ? Outre Darwin, la mise en évidence de notre histoire évolutive doit beaucoup aux naturalistes des XVIIIe et XIXe siècles (Linné, Buffon, Lamarck, Lyell, Wallace...), aux pionniers de la préhistoire (Boucher de Perthes, Tournal) et aux premiers découvreurs de fossiles. Telle quelle, la paléoanthropologie rebat les cartes relatives à la place de l'homme dans l'univers et à nos rapports avec l'ensemble du vivant. Couplés aux progrès de la paléogénétique, les fossiles découverts lors des vingt dernières années ont doublé l’ancienneté de la lignée humaine sur Terre, de Lucy (3,2 millions d’années) à Toumaï (7 Ma). Lors du « grand embranchement », les premiers préhumains se séparent des préchimpanzés dont les descendants partagent aujourd’hui encore entre 98 et 99 % de notre génome mais, comme le rappelle A. Prochiantz, de faibles différences génétiques n'excluent pas un grand écart en matière de cognition. Probables inventeurs de l’outil, les australopithèques ont laissé place aux premiers représentants du genre Homo (Homo habilis, Homo erectus) qui peu à peu se sont affranchis de la tutelle de leur environnement. De la maîtrise du feu aux premières préoccupations d’ordre esthétique (arts, ornements…) en passant par la réflexion sur l’au-delà, ce sont les fondements mêmes de l’humanité qui se cristallisent peu à peu...
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